Trois questions sur le projet de fusion de la carte Vitale et de la carte d’identité

Trois questions sur le projet de fusion de la carte Vitale et de la carte d’identité

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Le délégué ministériel aux Finances publiques Gabriel Attal a annoncé le lancement d’une mission sur la faisabilité de combiner ces deux documents pour lutter contre le “tourisme médical illégal”.

Approche-t-on de la disparition de la carte Vitale, ce sésame présenté par les Français pour gérer leurs dépenses de santé ? Le gouvernement envisage une fusion avec la carte d’identitéa annoncé Gabriel Attal dans une interview à Parisien (Article réservé aux abonnés), Lundi 29 mai. Une mission interministérielle doit décider “Comment et dans quel délai est-ce possible”ajoute le délégué ministériel chargé des finances publiques. Quel est le but d’un tel projet ? A quoi ressemblerait cette nouvelle carte deux en un ? Franceinfo rentre dans les détails de cette mesure embryonnaire.

1 Quel serait le but de cette fusion ?

La mesure fait partie d’un plan plus large contre la fraude sociale que le gouvernement a présenté lundi, près de trois semaines après un autre plan contre l’évasion fiscale. L’objectif de cette fusion, dont les modalités restent à préciser, est de permettre de lutter contre la “Tourisme médical illégal” a assuré Gabriel Attal dans les colonnes de Parisien Lundi.

Selon le ministre Comptable PublicCertaines personnes venant en France l’utilisent “La carte vitale de quelqu’un d’autre.” Infirmière”. Dans un sens plus large, l’intérêt est de combattre ou de réduire le crédit “Emplacements” de cartes vitales. La fusion serait « un niveau de simplification et une garantie supplémentaire de l’identité de la personne et des droits qui y sont attachés »croit Gabriel Attal.

2 A quoi pourrait ressembler cette nouvelle carte vitale ?

La forme de cette éventuelle nouvelle carte n’est pas encore claire. “On peut imaginer un modèle où, à partir d’une certaine date, lorsque vous réémettez votre carte d’identité, elle deviendra automatiquement votre carte Vitale”, Le délégué ministériel chargé des finances publiques s’en est expliqué sans plus de détails.

L’Inspection générale des finances (IGF) et l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) ont déjà travaillé sur la faisabilité technique d’un tel projet et préparé un rapport consulté par BFMTV. L’une des options suggérées est d’enregistrer le numéro de sécurité sociale dans un compartiment de la puce du débutant carte nationale d’identité électronique, distribuée depuis août 2021. Une autre option évoquée est l’intégration du numéro de sécurité sociale dans le QR code au dos de ces nouvelles cartes d’identité.

Une mission préparatoire conjointe des ministères des finances publiques, de la santé et de l’intérieur sera lancée début juillet “travailler sur la mise en œuvre technique et juridique” de cette mesure, selon un communiqué de presse conjoint mardi. Les conclusions sont attendues avant la fin de l’année. Cependant, le calendrier de la mesure reste incertain : la Chantier de construction « Tant que les délais de production des cartes sont inimaginables [d’identité] n’est pas revenu à la normale souligne Gabriel Attal. Actuellement, toutes les procédures de renouvellement de passeport et de carte d’identité prennent en moyenne trois mois.

Un système similaire est déjà utilisé au Portugal, en Suède et en Belgique, précise le ministre. Ainsi, depuis 2014, les Belges ont fusionné la carte du système d’information sociale et la carte d’identité.

3 Pourquoi l’application de cette mesure s’annonce complexe ?

Cette fusion de la carte Vitale et de la carte d’identité se heurte à plusieurs écueils. Un projet de carte biométrique Vitale était déjà prévu pour lutter contre la fraude sociale. Un budget de Dans le cadre d’une loi de réforme financière votée en août 2022, 20 millions d’euros y étaient prévus. La suggestion de fusionner les deux cartes semble signifier l’abandon de cette carte vitale biométrique.

Selon le rapport de l’IGF et de l’Igas cité par l’AFP : «Une migration du numéro de sécurité sociale dans les documents d’identité permettrait de répondre aux fraudes par usurpation.tout en utilisant les données biométriques pour la carte vitale « causerait plus de difficultés que de contributions utiles », à part le coût “inabordable”. “J’aurais aimé une mesure plus immédiate, on aurait pu passer très vite à la carte vitale biométrique”a regretté Olivier Marleix, président du groupe parlementaire LR à l’Assemblée nationale, mardi sur RTL.

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), consultée dans le cadre de ces travaux préparatoires, a exprimé une certaine réticence à l’égard de cette fusion, comme elle l’a expliqué dans un communiqué mardi. Elle recommande de séparer le numéro de sécurité sociale des autres données contenues dans la puce du document et s’oppose à ce qu’il soit écrit sur la carte elle-même, même sous la forme d’un QR code. La CNIL préconise d’inscrire dans la loi que tout assuré peut le faire “s’opposer à ce que son numéro de sécurité sociale soit inscrit sur sa pièce d’identité”, la carte Vitale n’est pas obligatoire. Cependant, il juge qu’il s’agit d’une fusion avec la carte d’identité “la solution la moins intrusive et la moins risquée” font partie des options envisagées pour lutter contre la fraude sociale.

A la lecture de ce rapport, Gabriel Attal est convaincu que “La CNIL n’est pas contre, les instructions des différents ministères ne sont pas contre, les représentants des médecins ne sont pas contre.”a-t-il déclaré mardi lors d’une visite à la Caisse nationale des allocations familiales à Paris.