Thomas Salvador : «Je fais des films pour explorer des choses sur lesquelles je ne saurais pas mettre de mots»

Interview

Article réservé aux abonnés

Le cinéaste et comédien de ses films, raconte le tournage en altitude de son nouveau long métrage par grand froid, sa quête d’authenticité et la liberté qu’il entend laisser aux acteurs et aux techniciens.

Le super Thomas Salvador, 50 ans, nous raconte la Montagne, son nouveau film, ses reliefs, ses replis, ses à-pics, ou comment faire du cinéma une véritable aventure qui ne soit pas juste une performance.

Comment on tourne un film d’alpinisme sur un glacier ? Est-ce que c’est facile à organiser ?

C’est pas bien parti mais ça s’est bien fini ! D’abord, même si j’ai fait beaucoup d’alpinisme entre 15 et 23 ans – à l’époque, je voulais être à la fois guide de montagne et cinéaste – je n’en faisais plus depuis presque trente ans. Physiquement, c’était un projet un peu fou. J’avais des souvenirs de froid aux mains, et j’avais peur pour l’équipe, avec le fait de rester statique en manipulant du matériel. Ensuite, on préparait le tournage pendant le deuxième confinement, le téléphérique de l’Aiguille du Midi, qui monte à 3800 mètres, était fermé. On ne savait pas s’il allait rouvrir ni s’ils allaient nous laisser tourner. On ne pouvait pas repérer, je faisais d’après mes souvenirs. Mais une fois que c’était lancé, on a eu la pire météo depuis vingt ans. On a tourné tous les décors intérieurs, jusqu’au moment où il ne restait plus que les scènes de montagne. Et il fallait faire le film. Alors on faisait en fonction du temps, on tournait une heure et demie, deux heures par-ci par-là, dès que c’était possible. Et toute l’équipe s’est mise dans ce ry