Quel plan national pour l’eau ?

Alors qu’à l’été sec succède un hiver peu neigeux, la recharge des nappes phréatiques n’est pas optimale. La situation est jugée préoccupante par Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, qui a présenté mardi dernier un plan antisécheresse.

L’impératif de la sobriété pour les agriculteurs

Ce plan met en premier lieu l’accent sur la nécessité pour le secteur agricole d’observer une sobriété certaine dans son utilisation de l’eau. Les activités agricoles sont des grandes consommatrices de la ressource, et en période estivale 50 % du total de l’eau prélevée est dédiée aux usages agricoles. C’est surtout la question de l’irrigation que le ministère invite à repenser et à adapter en accélérant l’amélioration du matériel qui permettra d’économiser de l’eau. Toutefois, ces innovations engendrent des coûts et il est impératif que le système d’irrigation s’adapte à chaque culture. Ainsi, si le goutte-à-goutte est privilégié, car moins consommateur en eau, il ne s’adapte toutefois pas à toutes les cultures.

Le défi de la réutilisation des eaux usées

Le second aspect souligné par le ministre est le sujet de la réutilisation des eaux usées. Les eaux usées sont toutes les eaux domestiques qui vont dans le réseau d’assainissement et sont ensuite conduites vers des stations d’épuration. Sami Bouarfa nous éclaire :

“Particulièrement dans les zones littorales, penser la réutilisation des eaux usées est une vraie opportunité, car les stations d’épuration continentales rejettent dans le milieu naturel et contribuent à augmenter le débit des cours d’eau.”

Le recyclage des eaux usées est aussi présenté comme une façon de conserver les nutriments bons pour la culture des plantes tout en neutralisant les éléments pathogènes. L’eau fertilisante permettrait une agriculture avec moins d’engrais. Mais cette question pose toutefois de l’acceptabilité sociale de ces pratiques.

Musique d’introduction : Jeanne Moreau – Le blues indolent