
Carrère et Laborie
« Cette vente est un hommage à une collectionneuse visionnaire », explique Marc Charbonnier, l’expert de la vente. « Sylvette Lhoste compte parmi les pionnières dès les années 80, une époque où la collection de poupées mannequins était beaucoup moins tendance qu’aujourd’hui. Une époque où faute d’Internet, chiner n’avait rien de simple. Une époque où la grande majorité des poupées intéressantes étaient encore dans les coffres à jouets, parfois dans des greniers. »
« Jamais vendues ou échangées »
Poupées et tenues sont réparties en 318 lots, souvent présentés avec leurs boîtes d’origine. « Madame Lhoste était d’une grande exigence, elle ne faisait l’acquisition que de poupées en bon état et de tenues complètes », renchérit Marc Charbonnier. « Une telle passion et une telle attention sont rares. Elle n’a jamais vendu ou échangé, ce qui explique l’importance quantitative de la collection en sus de sa qualité. »

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Ces poupées se nomment Barbie, Tressy, Milly ou Cathy, certaines sont américaines d’autres sont françaises. La première diffusion de Barbie date de 1959 aux États-Unis. Elle est apparue en France en 1963 à la Foire du jouet de Lyon. La garde-robe est alors le reflet de la mode jusqu’à la fin des années 90 pour ensuite devenir plus fantaisiste.
Devant le succès de Barbie, les trois fabricants français de poupées françaises ; Bella, Gege et Raynal ont lancé des modèles concurrents. Tressy était à l’origine américaine et fabriquée par American Characters, mais la licence a été achetée par la maison Bella ; puis Gege proposa Mily, sa propre création.
De 15 à 400 euros
Les prix estimés varient de 15 à 400 euros. « Certains prix semblent importants, mais en réalité, c’est un marché très actif, précise Patrice Carrère, le commissaire-priseur. On n’est qu’au début de quelque chose qui arrive très fort chez nous et qui est déjà très prisé aux États-Unis. »

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« C’est une vente qui nous fait tous rêver et c’est sympathique. On a simplement vu passer quelques ventes par ci, par là, mais c’est la première d’une telle envergure. » Peut-être l’une des dernières occasions d’acquérir des poupées à des prix abordables, avant l’afflux de spéculateurs. « Les bonnes collections sont celles de passionnés et la spéculation éloigne ces collections des passionnés », regrette le commissaire-priseur.