On y était : la master class de Michael Douglas au Festival de Cannes 2023

Alors que Michael Douglas recevait la Palme d’or lors de la cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes ce mardi 16 mai, l’acteur américain de 76 ans a participé hier au traditionnel exercice de master class. Les cinéphiles ont dû prendre la difficile décision de rencontrer l’acteur lors de la conférence de presse d’Almodovar sur son court métrage Mode de vie étrange. Après une guerre sans merci au box-office du festival, c’est Michael Douglas qui a finalement conquis les cœurs Le scoutqui a réussi à avoir accès aux conversations de Didier Allouch avec la superstar américaine.

Au début de l’interview, le journaliste évoquait la Palme d’Or, l’occasion pour Michael Douglas de revisiter ses souvenirs de Cannes : « Hier a été une émotion particulière car j’ai plusieurs souvenirs de Cannes. Je suis venu ici en 1978 Le syndrome chinois. Aussi, mon père a rencontré ma belle-mère pendant le festival, une histoire qui a bouleversé ma jeunesse. Je retiens aussi l’engouement du public français pour les films internationaux. Vous aimez le cinéma ; Cela m’a encouragé à faire le tour du monde. »

Le poids de Kirk Douglas

Un autre événement du festival a été la présentation du film documentaire Le fils merveilleux, qui revient sur l’ascension de Michael Douglas dans l’ombre de son père Kirk, puis sur sa carrière d’indépendant finalement aussi glorieuse que celle de son patriarche. Le long-métrage pose notamment la question : comment devient-on l’homme qu’était notre père ?

Michael Douglas se pose cette question depuis longtemps, et pourtant ses actions n’ont rien à voir avec celles de son père : « Nous avons parlé indirectement de nos méthodes de travail. Mon père a commencé par des films plus émotionnels avant de changer complètement pour son sixième film. Pour ma part, j’ai joué des personnages sombres. En jouant ces types de protagonistes, j’ai acquis une reconnaissance croissante dans l’industrie. L’Oscar pour Wall Street était évidemment un autre avantage, car avant cela, je ressentais la pression de mon père et le poids de son héritage. »

Michael Douglas, le fils prodigue. ©FOLAMOUR PRODUCTION

Quant à son père, Michael Douglas y est habitué et on sent qu’il aime ça. A plusieurs moments de la conférence, l’acteur a rappelé la star américaine décédée en 2020 avec des anecdotes amusantes, mais aussi sur le travail avec sa famille et leur importance dans sa vie : “Je ne suis pas bon tout seul. »

De Milos Forman à Steven Soderbergh

C’est certainement pourquoi Michael Douglas Tout au long de sa carrière, il a toujours voulu s’entourer des meilleurs. En tant que producteur pour Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975) il choisit Milos Forman, cinéaste tchèque, à qui l’acteur a voulu rendre hommage : « Nous avons eu beaucoup de mal à trouver un réalisateur pour le film. Milos était alors déprimé, il ne pouvait plus se lever du lit, même pas pour aller à une séance de thérapie. Mais quand il a lu le script Vol au-dessus d’un nid de coucou, il a enfin retrouvé goût à la vie. C’était magique, c’était mon ami et il me manque beaucoup aujourd’hui. » De plus, le film de Jack Nicholson a eu un impact majeur sur la carrière de Michael Douglas. Le film, qui a remporté plusieurs Oscars, ne voulait pas être produit par un studio à l’époque : “Il faut suivre son instinct, j’ai adoré le livre, c’était un livre très puissant. C’est cette passion et cette structure qui m’ont donné envie de poursuivre le projet plus loin. »

Paul Verhoeven, Adrian Lyne, Oliver Stone, Steven Soderbergh, Ridley Scott, David Fincher… Michael Douglas a travaillé avec plusieurs réalisateurs mythiques d’Hollywood. Avec Oliver Stone il devient le célèbre Gordon Gekko Wall Street (1987), dans lequel l’acteur a découvert qu’il avait beaucoup travaillé sur sa voix et son intonation pour donner à l’un des méchants les plus emblématiques du grand écran une attitude reptilienne.

Michael Douglas, souvent attiré par les personnages incontrôlables, est revenu sur ce choix de carrière en déclarant : “Je pense que la génération de mon père était bonne et mauvaise. Ma génération, en revanche, puisque nous avons été influencés par la guerre du Vietnam et les manifestations… Cela a fait que j’ai tout de suite été attirée par les hommes aux postes impossibles. J’ai notamment appris Lien fatal (1987). J’ai mis mon personnage devant un dilemme et le public a compris. »

Steven Soderbergh fait également partie des réalisateurs qui ont accompagné la carrière de Michael Douglas, lui offrant trois rôles diamétralement opposés, dont le plus emblématique est sans doute dans Ma vie avec Liberace (2013): « Steven Soderbergh, nous ne pouvons que le soutenir. J’irais n’importe où avec lui. Il est gentil et calme, c’est un bourreau de travail. Il m’a donné une seconde chance après mon cancer en me donnant le rôle de Liberace. »

On y était : la master class de Michael Douglas au Festival de Cannes 2023
Michael Douglas à l’intérieur Ma vie avec Liberace.©Sélection ARP

Depuis, l’acteur est devenu une figure majeure de l’univers Marvel, une décision que Michael Douglas justifie par son envie “Faire un film avec des écrans verts”. Cela témoigne de la curiosité sans cesse croissante de l’acteur, qui est également mentionné A la recherche du Diamant Vert (1984), Chute libre (1993) ou encore Le président et Mlle Wade (1995) avec Annette Bening. Bien qu’il ait annoncé qu’il se concentrera sur ses engagements humanitaires et qu’il fasse une pause dans sa carrière, la star n’a jamais hésité à explorer différents terrains après avoir terminé une série historique en France, dans laquelle il incarnera Benjamin Franklin. Jeux cinématographiques : comédie avec La méthode Kominsky (2018-2021), films indépendants avec Roi de Californie (2007) et a représenté cette image d’un sex-symbol ambigu depuis instinct primaire.

Le film a été présenté à Cannes en 1992 et a été porté par Michael Douglas Sharon Stone marqué durablement l’histoire du cinéma. Alors quand un de ses monstres sacrés débarque sur la Croisette, on ne peut que tout faire pour assister à sa masterclass. Drôle, passionnante, mais aussi émouvante, elle était finalement à l’image de son acteur et de sa carrière, sublime !