Les syndicats français avertissent le gouvernement qu’il “joue avec le feu”

Les syndicats français ont critiqué ce samedi ce qu’ils considèrent comme une “position provocatrice” du gouvernement d’Emmanuel Macron pour continuer à ignorer la forte opposition sociale à son projet de réforme des retraites, et ont exhorté l’exécutif à ne pas “jouer avec le feu”. Les mobilisations se poursuivent.

« Que faut-il faire d’autre ? » a demandé Philippe Martinez, leader de la CGT militante, au leader de la manifestation qui s’apprête à faire le tour de Paris cet après-midi en ce qui marque la septième journée des grandes mobilisations nationales contre la réforme des retraites depuis janvier.

Martinez est allé encore plus loin, exhortant les citoyens à être consultés lorsque le gouvernement est si sûr que leur initiative est nécessaire et la seule possible.

“Aujourd’hui, tout ce qu’on peut dire, c’est : si (Macron) est si sûr de lui, qu’il consulte les Français”, a réclamé le dirigeant de la CGT en réponse à la position catégorique du président français face aux revendications syndicales soulevées en vain cette semaine. reçu à l’Elysée.

“Ceux qui gouvernent ce pays doivent arrêter cette forme de mouvement social négationniste”, a déclaré Laurent Berger, secrétaire général de la Confédération française des syndicats démocratiques (CFDT), également de la manifestation dans la capitale.

Berger a également appelé à une consultation avec les Français et a averti le gouvernement qu'”ils font des bêtises en jouant avec le feu”.

Les syndicats ont déclaré s’attendre à une grande journée de protestations aujourd’hui car le soutien au mouvement social contre la réforme des retraites est, selon les mots de Martínez, “plus qu’absolu”.

Ils ont également assuré que malgré le fait que le processus parlementaire du projet se déroule selon une procédure accélérée, la bataille n’est pas encore perdue.

En tout cas, les organisations ouvrières veulent continuer à se battre dans les rues, mais sans recourir à “la violence et au radicalisme”, a déclaré Berger.

L’axe principal de la réforme poussée par Macron est un changement de deux ans de l’âge minimum de départ à la retraite, de 62 ans actuellement à 64 ans, ce à quoi tous les syndicats s’opposent ouvertement.

L’argument principal de l’exécutif est d’assurer l’équilibre financier du système d’ici 2030, puisqu’il estime que si rien n’est fait, un déficit d’environ 150 milliards d’euros s’accumulerait en une dizaine d’années.

Le projet de loi est débattu au Sénat, où le secrétaire au Travail Olivier Dussopt a annoncé vendredi l’utilisation d’un mécanisme constitutionnel pour contourner les centaines d’amendements déposés par l’opposition dans le but de bloquer l’édition et de forcer un vote sur l’intégralité du texte.

En particulier, l’utilisation de l’article 44.3 permet un vote à la Chambre des Lords – où la droite a la majorité – sur un texte ne contenant que les amendements proposés ou acceptés par l’exécutif.

De cette façon, le scénario dans lequel le Sénat avait son mandat à minuit dimanche, avec lequel la chambre haute n’aurait pas pu se prononcer sur la réforme, est quelque chose qui se passe déjà à l’Assemblée nationale dans le premier cas. est la lecture, est évitée.

L’opposition de gauche a critiqué cette mesure tout aussi vertement que les syndicats.