Les États-Unis poussent pour un cryptage plus faible : menace possible pour le cryptage de bout en bout

Dick Durbin, le leader de la majorité au Sénat américain, a proposé une nouvelle législation pour mieux protéger les enfants contre les images d’abus sexuels. Le projet de loi visant à accroître la transparence et l’engagement à protéger les enfants victimes d’abus et de maltraitance vise à supprimer plus efficacement le “matériel d’abus sexuel d’enfants” (CSAM) d’Internet. Les fournisseurs de services en ligne qui hébergent ou stockent sciemment des contenus abusifs ou qui promeuvent ou facilitent l’exploitation sexuelle des enfants, y compris la création de CSAM, pourraient être poursuivis.

L’organisation américaine de défense des droits civiques Electronic Frontier Foundation (EFF) a remis en question la portée de la législation, affirmant qu’elle pourrait saper le chiffrement de bout en bout. L’EFF a fait valoir qu’un langage trop large et vague pourrait entraîner de nouvelles poursuites pénales et civiles contre les fournisseurs pour comportement passif et, en fin de compte, compromettre la sécurité numérique de tous les internautes.

Actuellement, les fournisseurs de services aux États-Unis sont tenus de signaler toute connaissance de contenu potentiellement abusif sur leurs plateformes au National Center for Missing and Exploited Children (NCMEC). La loi Stop CSAM étendrait cette exigence à tous les “services informatiques interactifs”, y compris les applications de messagerie et de messagerie personnelles, les plateformes de médias sociaux, les fournisseurs de stockage en nuage et d’autres intermédiaires et fournisseurs de services Internet.

Cependant, l’EFF avertit également qu’un nouveau système de signalement et de retrait, qui sera supervisé par un comité pour la protection des enfants en ligne nouvellement créé, pourrait obliger les fournisseurs à supprimer ou à désactiver le contenu avant qu’une autorité indépendante ou qu’un tribunal n’intervienne contre la décision. Cela pourrait être considéré comme une menace pour la liberté d’expression en ligne, en particulier lorsque les fournisseurs de services peuvent être poursuivis pour avoir « facilité » l’exploitation sexuelle des enfants simplement en fournissant une plate-forme de partage de contenu.

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