Les émeutes autour de la réforme des retraites en France augmentent la pression sur Macron

Le président français Emmanuel Macron a été confronté au plus grand défi à son autorité depuis les soi-disant manifestations du “gilet jaune” de vendredi, après que la décision de son gouvernement de faire pression par décret pour des réformes douteuses des retraites sans vote parlementaire a déclenché de violentes émeutes du jour au lendemain.

Des voitures ont été incendiées à Paris et dans d’autres villes françaises lors de manifestations spontanées impliquant plusieurs milliers de personnes. Vendredi, les syndicats ont exhorté les travailleurs à intensifier les grèves et ont brièvement bloqué le périphérique parisien.

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que la police avait arrêté 310 personnes et s’était engagée à réprimer les émeutiers.

“L’opposition est légitime, les protestations sont légitimes, mais les émeutes ne le sont pas”, a déclaré Darmanin à la radio RTL.

Les troubles rappelaient les soi-disant manifestations de «gilets jaunes» qui ont éclaté fin 2018 à propos des prix élevés du carburant, obligeant Macron à revenir en partie sur une taxe sur les émissions de carbone.

La révision des retraites relève l’âge de la retraite en France de deux ans à 64 ans, ce qui, selon le gouvernement, est essentiel pour éviter que le système ne fasse faillite.

Au parlement, les députés de l’opposition ont promis de déposer une motion de censure et appelé à la démission de la Première ministre Elisabeth Borne.

Cependant, il y a peu de chances que l’opposition fragmentée se regroupe pour renverser le gouvernement. Les législateurs républicains conservateurs ont exclu de se joindre aux motions de censure.

Les votes au Parlement devraient avoir lieu le week-end ou le lundi.

Le ministre du Travail Olivier Dussopt a déclaré à BFM TV que le projet de loi sur la réforme des retraites “entrera en vigueur si les motions de censure sont rejetées”, minimisant le risque qu’il n’alimente davantage la colère.

“Je ne nie pas les difficultés auxquelles nous sommes confrontés, mais à un moment où les choses changent, nous devons garder le cap”, a-t-il ajouté.

Les syndicats ont appelé à une nouvelle journée nationale de grèves et de manifestations le jeudi 23 mars.