Les 10 meilleures séries à voir en février

Publié le 31 janv. 2023 à 16:04

Ce mois de février ne va pas être tranquille sur le petit écran. Nombre de séries vont vous emmener sur des terrains accidentés, inattendus, futuristes et souvent dangereux. Que ce soit dans un Irak en guerre avec « Coeurs noirs », dans un Londres où une agence secrète tente d’empêcher la fin du monde (« The Lazarus Project »), dans un Oklahoma plus tarantinesque que jamais (« Tulsa King »), ou encore dans une Nouvelle Babylone de western qui ne l’est pas moins ( « Django »)… Et la tension ne retombera pas avec ou le thriller d’espionnage franco-britannique « Liaison » aussi passionné que passionnant, la deuxième saison de « Your Honor », la quatrième de « You », la rétrofuturiste « Hello Tomorrow ! » ou bien le malaisant « Le Consultant ». Accrochez-vous bien !

Coeurs noirs

« C’est une histoire qui n’a pas encore vraiment été traitée à la télévision qui parle non seulement de la guerre contre Daesh en Irak en 2016 mais aussi de militaires du renseignement chargés de retrouver des terroristes français et d’éviter d’autres attentats en France ». Voilà résumée la nouvelle série française pour le moins ambitieuse d’Amazon Prime par un de ses principaux protagonistes, Nicolas Duvauchelle, vu récemment aussi dans l’excellent polar d’Arte « Les papillons noirs ».

Série d’action où la tension est bien rendue lors des missions périlleuses de ces forces spéciales en territoire islamiste grâce à la réalisation précise de Ziad Doueiri (« Dérapages », « Baron noir ») mais qui ne néglige pas pour autant la psychologie des personnages, portés par d’excellents acteurs (Marie Dompnier, Tewfik Jallab, Nina Meurisse…) Ainsi, le chef commando joué par Nicolas Duvauchelle est tiraillé entre son envie de retrouver sa femme en France qui va bientôt accoucher et celle de prolonger son mandat pour soutenir ses collègues après que l’un d’eux a été grièvement blessé… Une bonne surprise. Sur Prime Video, le 3 février.

The Lazarus Project

Les séries où l’on joue à remonter le temps sont à la mode (« Plan B », « Vortex »). Cette nouvelle production britannique s’empare du concept à un niveau plus collectif en l’intégrant dans un scénario politico-climatique bien ficelé par le showrunner Joe Barton (« Giri/Haji »). On s’attache vite aux pas de George (magnétique Paapa Essiedu vu dans « I may Destroy you »), recruté par une organisation secrète qui cherche à empêcher tout bonnement la fin du monde… Un thriller haletant mais aussi une belle histoire d’amour. Sur OCS le 5 février.

Tulsa King

Rambo dans une série ? C’est le dernier gros coup du showrunner Taylor Sheridan qui a déjà enrôlé deux autres stars de Hollywood (Kevin Costner et Harrison Ford) pour sa série à succès « Yellowstone » et ses préquels. Ici Sylvester Stalonne (76 ans) incarne un mafioso de New York qui, à peine sorti de vingt-cinq ans de prison, est « exilé » par son clan en Oklahoma pour y développer leur business. Entouré d’une galerie de personnages hauts en couleurs, Dwight va y faire des étincelles. Entre « Boardwalk Empire » et « Soprano », cette réinsertion s’avère plutôt divertissante… Sur Paramount +, le 9 février.

You

Série star de Netflix, « You » continue de jouer sa petite musique inquiétante. A l’heure où les documentaires de « true crime » font les beaux jours de la plate-forme, la fiction puise dans les mêmes ressorts, en mêlant toutefois aux meurtres en série, les réseaux sociaux et les amours contrariés de son personnage principal, Joe Goldberg. Depuis trois saisons, les spectateurs suivent les élans sanguinaires de ce libraire obsédé par les jeunes femmes qu’il côtoie. Au point de nourrir une curiosité maladive pour ces dernières, éliminant tous les obstacles qui pourraient s’opposer à leur romance…

Le quatrième chapitre s’ouvre ici loin des Etats-Unis mais en Europe, et plus particulièrement à Londres, où le jeune homme, toujours campé par Penn Badgley (« Gossip Girl »), évolue sous une nouvelle identité. Après avoir traqué ses proies, le voici la cible d’un mystérieux corbeau. Sur Netflix, le 9 février.

Django

Série très attendue de ce début d’année, Django a indéniablement de quoi séduire les amateurs de western. Tout d’abord car cette création s’inspire librement, dans l’imaginaire, de l’oeuvre du même nom de Sergio Corbucci mais aussi de celle, plus récente, de Quentin Tarantino. On est ici plongés au coeur de la Nouvelle-Babylone, ville utopique née de la guerre de Sécession et de sa violence, où séjournent parias, hommes et femmes de toutes origines et croyances. C’est dans ce lieu à l’écart du monde que réside Sarah (Lisa Vicari), recherchée désespérément par son père depuis le meurtre de sa famille huit ans plus tôt.

Son père, c’est justement Django, un cow-boy solitaire superbement interprété par l’acteur Matthias Schoenaerts, salué dans le drame « De rouille et d’os ». A ses côtés, Noomi Rapace (« Millénium »), dans la peau d’Elizabeth, figure puritaine en guerre contre la Nouvelle-Babylone, ville fondée sur les terres de son père par le téméraire John (Nicholas Pinnock). Avec une véritable volonté de modernité dans la réalisation et le propos, la série se veut autant un récit familial qu’une fresque où se mêlent conflits, illusions et passions. Un voyage nourri de références signé Leonardo Fasoli et Maddalena Ravagli (créateurs de la série « Gomorra »), porté par la grande qualité de ses acteurs et l’immensité des paysages. Sur Canal+, le 13 février.

La fille de Kiev

Après le Nordic Noir, Arte nous fait découvrir le Slave Noir. Il y a deux ans, nous avions pu apprécier l’excellent thriller « Géométrie de la mort », qui se situait entre la Pologne, la Tchéquie et l’Ukraine. Cette fois, il s’agit de « La fille de Kiev » (« The silence », en anglais) dont l’action se déroule entre la Croatie et l’Ukraine. Une jeune fille inconnue est retrouvée morte au bord d’une rivière en Croatie. La police locale et un journaliste free-lance s’allient pour mener l’enquête alors que, de son côté, la très jolie tante de la victime (Kseniya Mishina), à la tête d’une fondation philanthropique ukrainienne, remue ciel et terre pour mettre au jour la vérité.

Tous les ingrédients du thriller sont au rendez-vous : du policier en pleine crise existentielle entre sa femme qui est partie, sa mère mourante et un chef qui le pressure (Darko Milas) au journaliste qui joue la moche du coche (Goran Bogdan) en passant par le trafic d’êtres humains et la corruption. Sans être originale, cette série tirée d’une histoire vraie ne manque pas d’efficacité. Sur arte.tv, le 16 février.

Hello Tomorrow !

Etonnante série qu’« Hello Tomorrow ! », tant dans son esthétique que dans son scénario. Dès les premières minutes, la fiction détonne par son univers rétrofuturiste, évoquant l’imaginaire des années 50-60 dans un monde où la robotique et le désir de progrès rythment le quotidien.

C’est dans cet univers à la frontière du réel et du fantastique qu’évolue Jack, un fournisseur ambulant, avec pour ambition de vendre des multipropriétés lunaires. Un projet qui suscite autour de lui autant d’inspiration que de désillusion, auprès de personnages en quête d’espoirs et de renouveau. Au casting, l’excellent Billy Crudup (« The Morning Show », « Big Fish »), mais aussi Hank Azaria et Jacki Weaver. Sur AppleTV +, le 17 février.

Your Honor

Portée par Bryan Cranston (« Breaking Bad », « Dalton Trumbo »), qui a eu lui-même l’idée d’adapter cette série d’origine israélienne avec Peter Moffat, la première saison de « Your Honor » racontait comment un juge au-dessus de tout soupçon tombait de Charybde en Scylla, pour faire échapper son fils à la justice expéditive du malfrat local, va passer par toutes les avanies. La facilité de ce juge réputé incorruptible à duper son entourage, à dévier la faute sur d’autres, et même à tuer pouvait laisser dubitatif malgré la partition impeccable du héros .

Au début de la deuxième saison, nous voilà plongés dans une autre ambiance. Aux jolies maisons proprettes d’une banlieue chic de la Nouvelle Orléans, succède les murs décatis d’une prison où croupit ce même juge, méconnaissable, la barbe hirsute et maigre comme un clou, qui veut juste mourir. Par flash-back, on comprend que tous ses efforts pour sauver son fils n’ont fait que provoquer un cycle infernal de vengeances comme dans un roman d’Ismaïl Kadaré et conduit au drame final… Après la descente aux enfers, une chance de rédemption va cependant s’offrir à lui… Va-t-il la saisir ? Pour en faire quoi ? Une série avec ses défauts mais aux accents tragiques attirants. Sur Canal+ le23 février.

Liaison

De nombreuses bonnes fées se sont penchées sur le berceau de cette nouvelle série d’Apple TV. Première production franco-anglaise de la plateforme, elle est en effet écrite par Virginie Brac (« Engrenages »), réalisée par Stephen Hopkins (« 24 Heures chrono »), et incarnée par Eva Green et Vincent Cassel, accompagnés de Peter Mullan, Laëtitia Eïdo, Gérard Lanvin, Stanislas Merhar et Irène Jacob…

Vincent Cassel et Eva Greeen dans « Liaison »

Vincent Cassel et Eva Greeen dans « Liaison »Apple TV +

Présentée comme un thriller contemporain explorant « les enjeux et les possibles conséquences dévastatrices des erreurs passées sur notre futur », « Liaison » s’appuie sur une affaire d’espionnage internationale à base de cyberterrorisme pour faire renaître une passion brûlante entre un mercenaire à la solde des services secrets français et une responsable du Home office britannique. Un duo qui fait mouche servi par un scénario haletant. Il est vrai que danger et désir font généralement bon ménage… Sur Apple TV +, le 24 février.

The consultant

Dans la lignée de « Severance », une des séries les plus surprenantes de 2022 , « The Consultant » explore les rouages d’un management pour le moins atypique. S’il n’en a pas la puissance émotionnelle, cette nouvelle série crée pour Amazon Prime par Tony Bagallop ( « Servant ») en a en tout cas le mystère. Difficile en effet de résister à ce programme malaisant qui s’ouvre sur le meurtre du jeune dirigeant d’une entreprise de jeux mobiles pour s’enfoncer progressivement vers le pire lorsque surgit de nulle part un consultant tyrannique, déterminé à redresser le navire, coûte que coûte.

Incarné par Christoph Waltz, ce nouveau venu abusif et imprévisible, est certainement ce qui nous pousse à continuer. Happé par l’atmosphère tantôt délirante tantôt horrifique de la série et son casting convaincant, le spectateur ne peut qu’être séduit, presque malgré lui. Si les quatre épisodes visionnés ne nous permettent pas réellement d’affirmer si la chute sera à la hauteur de son postulat, « The Consultant » réussit certainement à ménager le suspens et à créer un thriller efficace. Sur Amazon Prime, le 24 février.