De passage mercredi matin dans l’émission Les Auditeurs ont la parole (RTL) de Pascal Praud, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, est revenu sur la tribune signée par 300 personnalités du monde de la culture contre la réforme des retraites.
La réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron ne plaît pas à tout le monde. Le texte contesté mais adopté récemment pousse encore des milliers de Français dans les rues à l’appel de syndicats. Et les anonymes ne sont pas les seuls à pointer du doigt cette loi qui est passée grâce au 49.3, sans deuxième vote donc de l’Assemblée nationale.
Le 22 mars dernier, Libération a ainsi publié une tribune contre cette réforme signée par 300 professionnels de la culture, parmi lesquels de nombreux acteurs tels que Laure Calamy, Juliette Binoche, Jean-Pierre Darroussin, Bérénice Béjo, Jonathan Cohen, Camille Cottin, Isabelle Nanty ou encore Swann Arlaud. “Si les plus connu·es d’entre nous ne sommes pas les plus touché·es par le report de l’âge de départ et l’augmentation du nombre d’annuité, nous savons qu’il n’est pas possible de travailler plus tard quand un nombre croissant de personnes sont sans emploi, dans la précarité, en souffrance au travail, voire en danger de mourir avant même l’âge de la retraite. (…) Il est plus que temps de faire entendre nos voix, parce que le cinéma, le théâtre, la culture, s’ils portent parfois le rêve et l’évasion, sont surtout des œuvres qui parlent de notre monde. M. le Président, nous sommes solidaires de celles et ceux qui font grève et manifestent avec raison contre cette loi injuste et impopulaire”, affirme notamment ce texte.
Interrogé mercredi sur cette tribune par un auditeur de RTL, Gérald Darmanin n’a pas caché le mépris qu’il ressentait pour ces acteurs célèbres qui sont sortis du silence. “Qu’il y ait une différence entre quelques élites parisiennes et le pays dans ses profondeurs, comme le disait le Général de Gaulle, ce n’est pas nouveau. Après il faut aussi entendre les contestations sociales y compris des classes populaires. Il faut que nous écoutions, le gouvernement doit davantage écouter (…) Mais ce n’est pas à moi de dire si un acteur de cinéma, de son loft de 300m², a ou pas raison d’intervenir dans le débat public”, a asséné le ministre de l’Intérieur.
Clara Kolodny