Celui qui était le favori pour renverser l’ex-président au lendemain de sa réélection en Floride doit gravir un chemin escarpé et glissant pour y arriver.
Ron DeSantis a choisi le mauvais temps pour lancer sa campagne entre le moment où j’écris ces lignes et le moment où vous les lisez. Il a également choisi une étrange façon de le faire : une interview ennuyeuse d’Elon Musk sur Twitter, le réseau social que le milliardaire controversé proposait au prix fort et qui s’est visiblement détérioré depuis.
DeSantis pourra-t-il catapulter de son piédestal l’objet du culte de la personnalité qu’est devenu le Parti républicain ? Je doute.
Un ballon dégonflé
Après sa victoire de novembre, qui a coïncidé avec la défaite de nombreux candidats soutenus par Trump, DeSantis est devenu le sauveur des républicains.
Il était en avance sur Trump dans les sondages et les principaux donateurs ont eu du mal à ouvrir une voie dorée vers sa nomination. Trump lui-même a démontré le sérieux de son adversaire en multipliant les insultes jusqu’au “Meatball Ron DeSanctimonious”.
Pendant un temps, on a cru que le contrecoup électoral et juridique de l’ancien président affaiblirait son soutien, mais l’attention qu’il a monopolisée a eu l’effet inverse. Le ballon DeSantis s’est dégonflé et l’avance de Trump semble désormais presque inattaquable.
La quadrature du cercle ?
Cependant, DeSantis a le potentiel pour succéder à Trump. En plus de ses antécédents et de ses riches coffres, il est devenu le chouchou de la droite pour avoir défendu des politiques plus radicales que celles de Trump.
Bref, il se présente comme un candidat au trumpisme sans le bagage personnel de Trump. Il prend sa ligne dans le même bassin idéologique que l’ex-président et se garde bien de le critiquer.
Ça ne marche pas Non seulement DeSantis peint une image de faiblesse en se laissant insulter en toute impunité, mais il a également du mal à se connecter avec des circonscriptions en dehors de son fief. Avec un tel manque de charisme, peut-il vraiment persuader les Trumpistes d’abandonner leur idole ? Et même s’il le faisait, comment pourrait-il vendre ses idées d’extrême droite aux électeurs centristes ?
Le dernier cheeseburger
Si cette tendance se poursuit, même la multiplication des procès contre Donald Trump n’affectera pas son soutien républicain. Il se battra d’autant plus farouchement qu’il voit dans sa réélection le seul moyen d’éviter une condamnation pénale.
Comme DeSantis n’est plus considéré comme un choix évident si Trump s’égare, plusieurs autres nominations ont été et seront ajoutées. Bon pour Trump. Comme en 2016, la fragmentation de son opposition ne peut que faciliter sa victoire.
Il faut aussi être assez naïf pour penser que Trump accepterait gracieusement sa défaite. Si les républicains lui montraient la porte de leur maison, il pourrait mettre le feu en sortant.
Il y a beaucoup de républicains qui veulent que Trump parte mais n’osent pas le dire de peur d’offenser ses partisans. De nombreux républicains n’hésitent pas à dire que Joe Biden pourrait ne pas terminer son deuxième mandat, mais il y en a probablement plus d’un qui souhaite secrètement que Donald Trump frappe bientôt son dernier cheeseburger.