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L’histoire de la musique est riche et complexe, et l’une des questions les plus intrigantes concerne l’origine des noms des notes de musique : do, ré, mi, fa, sol, la, si.
Comment ces sept syllabes sont-elles devenues les piliers de la notation musicale ?
Nous explorerons l’histoire fascinante de ces termes, en remontant aux premières traditions musicales, en passant par les évolutions médiévales et en arrivant à leur utilisation contemporaine.
Préparez-vous à un voyage captivant dans le monde des sons et des symboles qui ont façonné la musique telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Les premières traditions musicales
Avant de plonger dans l’histoire des noms des notes, vous devez savoir le contexte dans lequel ces termes ont émergé. Les premières traditions musicales remontent à l’Antiquité, avec des instruments et des systèmes de notation qui varient d’une culture à l’autre.
- La musique grecque antique : Les Grecs ont développé un système de notation basé sur des lettres de l’alphabet grec, appelé tétracorde. Cela consistait en quatre notes, correspondant aux intervalles d’un ton, d’un ton et d’un demi-ton. Les termes utilisés étaient proslambanomenos, hypate, mesê et netê.
- La musique romaine : Les Romains, quant à eux, ont adopté un système similaire, basé sur les sept lettres de l’alphabet (A, B, C, D, E, F, G) pour représenter les notes de musique. Ce système est encore utilisé aujourd’hui dans les pays anglo-saxons, où les notes sont nommées A, B, C, D, E, F et G.
- La musique indienne : En Inde, un système de notation appelé svara était utilisé pour représenter les notes de musique. Les sept notes de base étaient nommées Sa, Ri, Ga, Ma, Pa, Dha et Ni.
Ces premières traditions musicales ont jeté les bases des systèmes de notation qui allaient suivre, y compris l’émergence des noms de notes do, ré, mi, fa, sol, la, si.
Le chant grégorien et l’émergence du solfège
Le chant grégorien, développé au Moyen Âge, est à l’origine de l’émergence du solfège et des noms de notes que nous connaissons aujourd’hui. Le chant grégorien est un répertoire de musique sacrée chantée par les moines dans les monastères, accompagnant la liturgie chrétienne.
Dans le but de faciliter l’apprentissage et la mémorisation des chants, le moine italien Guido d’Arezzo développe au XIe siècle un système de notation appelé solfège. Guido d’Arezzo s’inspire d’un hymne à saint Jean-Baptiste, écrit par le poète Paul Diacre au VIIIe siècle, dont chaque vers commence par une note plus haute que la précédente :
Ut queant laxis
Resonare fibris
Mira gestorum
Famuli tuorum
Solve polluti
Labii reatum
Sancte Iohannes
Guido d’Arezzo utilise alors les premières syllabes de chaque vers pour nommer les notes de musique : ut, ré, mi, fa, sol, la. Le si est ajouté plus tard, formé à partir des initiales de « Sancte Iohannes », et l’ut est finalement remplacé par le do au XVIe siècle, pour des raisons de confort vocal.
Le système hexacorde et la naissance de la gamme diatonique
En parallèle à l’émergence du solfège, Guido d’Arezzo développe un système appelé hexacorde, qui consiste en une série de six notes diatoniques. Ce système permet aux musiciens de chanter et de transcrire des mélodies en utilisant différentes combinaisons de ces notes.
- Le premier hexacorde, appelé hexacorde naturel, est composé des notes ut, ré, mi, fa, sol, la.
- Le deuxième hexacorde, appelé hexacorde dur, est composé des notes sol, la, si, do, ré, mi.
- Le troisième hexacorde, appelé hexacorde mol, est composé des notes fa, sol, la, ut, ré, mi.
L’hexacorde naturel correspond à la gamme de do majeur, tandis que l’hexacorde dur et l’hexacorde mol correspondent respectivement aux gammes de sol majeur et fa majeur. Ce système hexacordal donne naissance à la gamme diatonique, qui est la base de la musique occidentale. Les noms des notes de musique do, ré, mi, fa, sol, la, si sont ainsi solidement ancrés dans la tradition musicale occidentale.
Les noms des notes de musique à travers le monde
Si les noms des notes de musique do, ré, mi, fa, sol, la, si sont largement utilisés dans le monde occidental, d’autres systèmes de notation ont été développés dans d’autres cultures. Voici quelques exemples :
- Allemagne et pays scandinaves : Dans ces pays, la note si est souvent remplacée par le terme « h », ce qui donne la série de notes suivante : do, ré, mi, fa, sol, la, h. Cette particularité vient du fait que, dans l’écriture gothique utilisée au Moyen Âge, la lettre « b » ressemblait à un « h ».
- Chine : La musique chinoise utilise un système de notation appelé gongche, qui emploie des caractères spécifiques pour représenter les différentes notes. Les sept notes de la gamme diatonique chinoise sont nommées gong, shang, jue, zhi, yu, la et bi.
- Arabie : Les pays arabes ont développé un système de notation appelé maqam, qui est basé sur des micro-intervalles permettant de créer une multitude de gammes. Les notes de base sont nommées do, ré, mi, fa, sol, la, si, mais avec des variations en fonction des quarts de ton.
- Russie : La musique russe utilise un système de notation basé sur les lettres de l’alphabet cyrillique. Les notes sont nommées en utilisant les lettres correspondantes à celles de l’alphabet latin (A, B, C, D, E, F, G), avec quelques modifications pour s’adapter à l’alphabet cyrillique.
Malgré ces différences culturelles, les noms des notes de musique do, ré, mi, fa, sol, la, si sont devenus un langage universel, permettant aux musiciens du monde entier de communiquer et de partager leurs œuvres.
Les noms des notes de musique do, ré, mi, fa, sol, la, si trouvent leurs origines dans les premières traditions musicales de l’Antiquité, mais c’est avec le chant grégorien et le solfège de Guido d’Arezzo que ces termes se sont imposés comme les piliers de la notation musicale occidentale. Le système hexacorde et la gamme diatonique qui en découle ont contribué à ancrer ces noms de notes dans la tradition musicale.
Tout au long de l’histoire, les noms des notes de musique ont évolué et se sont adaptés aux différentes cultures et systèmes de notation, tout en conservant leur essence fondamentale. Aujourd’hui, do, ré, mi, fa, sol, la, si sont des termes universels qui permettent aux musiciens de tous horizons de partager et de célébrer leur passion pour la musique.